Hélicoptères : il est temps d’atterrir !
21 janvier 2021«Encore les hélicoptères à Belle Île ! Et pourtant, avec tout le ramdam fait cet été, la ligne Lorient-Belle Île ne se fait pas. Alors, pourquoi en reparler ? » . Une question que l’on pourrait entendre à la vue de la banderole déployée par notre association, Agir, au pied de l’aérodrome « Climat ou hélicos, il faut choisir. Il est temps d’atterrir ».
L’hélicoptère, 6 à 200 fois plus polluant
[NDLA : les parties en rouge sont des liens externes]
En juillet dernier, nous avions publié une étude montrant, à partir de nos calculs, les niveaux de pollutions comparés sur un même trajet Lorient-Belle Île, parcouru en hélicoptère ou plus classiquement, en voiture et bateau. Nos estimations montraient que le passager voyageant en hélicoptère, polluait entre 6 et 200 fois plus que celui utilisant la voiture et le bateau, ce facteur dépendant des paramètres étudiés. Les paramètres choisis étaient considérés comme des polluants majeurs : le CO2 ou dioxyde de carbone l’un des responsables du réchauffement climatique, les Nox ou oxydes d’azote responsables des pluies acides et de maladies respiratoires et enfin, les particules fines qui possèdent à leur actif la mort de 48 000 français chaque année. Ces forts niveaux de pollution des hélicoptères sont confirmés par ailleurs. D’autre part, le niveau sonore d’un hélicoptère est élevé : lors du décollage, il est compris entre 100 et 120 décibels, c’est à dire proche du seuil dangereux pour l’audition humaine.
Vers un tourisme aisé et polluant à Belle-Île
En 2017, le secteur des transports est le premier contributeur de gaz à effet de serre (GES), produisant 30% des émissions françaises. Le transport aérien, national et international, représente plus de 4% de ce total. Outre l’effet direct sur la pollution engendré par le vol de ces hélicoptères, l’aspect symbolique nous semble également essentiel. La crise systémique dont la Covid n’est que la partie émergée de l’iceberg, nous rappelle l’importance du monde de demain. Un monde qui nous impose une vie sobre et respectueuse de l’environnement, des valeurs qui ne sont nullement compatibles avec l’utilisation d’hélicoptères au seul motif de gagner du temps. Ce monde idéal semble hélas bien éloigné du projet de développement que l’on entrevoit à Belle-Île : centre de remise en forme dans la citadelle Vauban que l’on peut atteindre « en avion privé, en hélicoptère ou en bateau », mise en place d’un complexe hôtelier « très haut de gamme » avec la réunion du Castel Clara et du Grand large auquel on accède souvent par les airs : «Beaucoup de personnes viennent en avion ou hélicoptère, explique l’une des employés de l’hôtel. Il y a même des parisiens qui viennent en avion juste pour le repas du midi». Le tourisme aisé favorise la pollution comme le souligne le rapport d’Oxfam, montrant que les 10% les plus riches sont responsables de 52% des émissions de CO2 au niveau mondial. .C’est donc un tout autre tourisme que nous souhaitons voir se développer sur notre île.
Non au tourisme en hélicoptère
Le projet de ligne Lorient-Belle-Île mené par Brittany aviation n’est nullement supprimé mais simplement ajourné ce qui n’exclut nullement une nouvelle tentative de la part de cette compagnie. De plus, des tours de l’île aériens sont proposés chaque été par plusieurs compagnies.
L’association Agir confirme son attachement à l’utilisation de l’hélicoptère à Belle-Île pour des objectifs de sécurité civile mais s’oppose avec énergie à l’emploi de ces aéronefs pour des motifs touristiques, transport comme tour de l’île aérien. Il est temps pour ces hélicoptères d’atterrir !
entièrement solidaire!
Difficile d identifier des solutions pour éviter ce type de tourisme à Belle-Ile, sans tomber dans les actions illégales ou qui montrent une forme d’agressivité envers une partie de la population (l infime minorité qui utilise ces moyens de transports, et la grosse majorité qui trouve que c’est bien normal s’ils en ont les moyens, ça fait vivre l’économie locale).
Une des solutions non violentes est de faire la pédagogie de l’impact économique, social et écologique des différents types de tourisme sur l’île.
Par exemple, un touriste qui vient en hélicoptère privé pour un déjeuner au grand large nourrit l’entreprise le grand large et ses salariés. Les impôts locaux payés par le grand large permettent à la commune de Bangor de proposer des services à ses habitants, notamment ceux du périscolaire pour les écoles primaires, mais d’autres services essentiels. En revanche, les habitants de belleile ne tirent pas énormément plus que ça de ce type de tourisme.
En revanche un campeur qui passe deux semaines au camping de la source nourrit le propriétaire du camping, les restaurateurs, les commerçants, les loueurs de vélo, la pharmacie, la boulangerie… J’en passe et des meilleures. Au final, sur une semaine, le touriste campeur a contribué largement au vivre des habitants bellilois et a apporté plus en impôts locaux que le riche touriste venu déguster un menu au grand large.
J’ai pris deux extrêmes du tourisme pour bien faire comprendre mon propos mais je pense que cet effort de pédagogie peut mieux faire comprendre à chacun les enjeux plutôt que d’avoir juste une opinion imposée par des clivages de croyances…
Oui il y a là de mon point de vue un parallèle tout a fait intéressant à l usage des euros vs monnaie locale !
Boucle vertueuse sur laquelle communiquer. Pas sûr que en revanche cela suffise pour dissuader cette forme de tourisme hors sol pour le coup😁
Bonjour à tous
Nous sommes en train de créer une liaison maritime régulière en voilier. Si vous, habitants de Belle Ile seriez vous prêt à utiliser ce service ? Et combien seriez vous prêt à payer en tant qu’insulaire ? Dans l’ideal nous aimerions pouvoir proposer ces traversées aux insulaires à un prix libre (minimum 5€) en fonction des places disponibles et de la rentabilité de l opération. Qu’en pensez vous ?
Notre site http://www.iliens.fr
Vous pouvez nous écrire à contact@iliens.fr
Bon vent à tous.
Léon
…. Qui voit Belle Île , cingle sans péril….
Bonjour Léon, je trouve l’initiative formidable. Et j’espère très vite pouvoir faire une traversée. C’est inespéré de pouvoir décarboner ce trajet. La proposition tarifaire est top.
Bravo ! Et merci d’y avoir pensé !
Bonjour, ou puis-je trouver votre étude svp?