Carburants à Belle Ile, II: le pour et le contre

14 avril 2023 Par Gerveur Da Viken

DONC DES QUESTIONS SANS RÉPONSES (JUSQU’À MAINTENANT)

Pourquoi cette absence totale de débat à la réunion CCBI ?

Un débat aurait-il eu lieu à huis clos, avant la réunion officielle, la population n’ayant pas à connaître les raisons du choix de la présidente ?

Quelle expertise permet d’affirmer que ce choix apporte plus de sécurité ?

Pourquoi la présidente invoque-elle publiquement un risque de rupture d’approvisionnement, de pénurie « si on remet la gestion au privé » ? Actuellement n’est-ce pas le privé qui gère le transport et la gestion locale ? Les délégations de service public sont faites pour cela. Et la compagnie qui propose le scénario camions serait aussi délégataire de service public. Où est la différence ?

A-t-on pris en compte la baisse prévisible de la demande en carburants et la nécessité de remplacer l’Anatife en fin de vie – il a été mis en service en 2007 et a coûté 5,2M€ ? Deux facteurs qui se répercuteront inéluctablement sur le prix à la pompe lié aux contrats de DSP.

A-t-on consulté les intéressés sur les répercussions du dépotage au poste de mouillage du Bangor sur le trafic de transport des personnes des véhicules et des biens

A-t-on consulté les intéressés à propos des répercussions sur la gestion de la plaisance et sur la gestion d’éventuelles pollutions dans l’avant-port ? Les hôteliers, y compris la citadelle, nuisances sonores, olfactives de nuit ?

A-t-on expertisé les difficultés et risques du défoncement du chemin de halage ?

La collectivité peut-elle supporter un coût de 2,7 M€ même avec quelques aides alors qu’il est nécessaire d’entretenir les infrastructures, de consolider les quais, de finaliser le plan vélo.

Lors de la manifestation de 2007 à belle ile

ET UNE QUESTION SUBSIDIAIRE

Pendant les travaux de rénovation de l’écluse de Palais qui interdisaient l’entrée de l’Anatife, les carburants venaient par camions. Que prévoit le contrat avec CLT dans ce cas ? Est-ce que nous allons payer les rotations non effectuées de l’Anatife (on rappelle que leur nombre est défini par contrat à 54) ? Qui a payé Seaway ?

Nous autres contribuables locaux aurions-nous payé deux fois le transport de notre carburant ?

Pouvons-nous encore admettre un écart de prix au litre aussi énorme entre l’île et le continent ?

ENFIN ÔTONS-NOUS D’UN DOUTE….

SUR LES VRAIES RAISONS DU CHOIX

Le syndicat mixte qui affrète l’Anatife et le délégataire CLT ont-ils donné leur avis – et si oui quel avis ? – dans la mesure où on n’aurait plus recours à l’Anatife ?

La compagnie industrielle maritime (CIM) a-t-elle donné son avis – et si oui quel avis ? – dans la mesure où elle disparaîtrait totalement ou verrait son domaine d’exploitation rétréci (selon l’option). EURETEQ (le bureau d’études) a pour client TRAPIL, exploitant du plus important réseau d’oléoducs français, dont le groupe CIM est actionnaire à hauteur de 49,75%

 

LE POUR ET LE CONTRE

QUELS ARGUMENTS EN FAVEUR DU TRANSPORT CAMION ?

Les coûts

  • Un facteur maîtrisé : les coûts de transport : actuellement le Quehan ravitaille les pêcheurs par camion-citerne de 13 000 l. Il coûte 6 centimes de plus qu’à Quiberon versus 23 ct HT avec l’ancienne méthode, ce delta pourrait être étendu aux autres produits.
  • Facteur variable selon l’option : gestion ou non du dépôt
  • Facteur conjoncturel : prix du carburant à la production.
  • Facteur sur place négociable : décision des distributeurs sur leur marge. La coopération du supermarché semble acquise, ce dernier rappelant dans la presse qu’il y avait trop d’intermédiaires

Dans tous les cas de figure les prix peuvent varier mais restent contenus.

La sécurité

  • Suppression du pipeline, suppression possible du dépôt, et gain de foncier à but insulaire pour la mairie de Le Palais. (terrain en face de la gendarmerie)
  • Utilisation de camions citernes (comme partout en France) spécialisés hautement sécurisés qui traverseront la ville trois jours par mois en moyenne – comme le font déjà mais de façon permanente et continue les camions qui livrent les carburants depuis le dépôt aux entreprises, y compris sur les quais, aux particuliers etc. Le SDIS doit savoir les gérer en cas de besoin!
  • en cas d’incendie important sur l’île les renforts du SDIS du continent, qui généralement utilisent les navires du service public sur réquisition préfectorale ne peuvent accoster si le dépotage est en cours.

QUELS ARGUMENTS

CONTRE LE SCENARIO CHOISI PAR LA CCBI ?

La sécurité

 

  • Le dépotage qui dure 6 heures se fera au poste de nuit du Bangor : le risque de déflagration est déplacé sans – selon notre expert – que soient diminués les effets dévastateurs sur la ville et la Citadelle. Les carburants parcourront un trajet beaucoup plus long sans oublier le maintien du dépôt à proximité d’habitations.
  • Comment faire cohabiter dans l’avant-port le pétrolier qui dépote, les bateaux de plaisance, et les rouliers ? (Pour ces derniers, qui devra supporter l’importante charge lorsque les 2 navires du service public devront passer la nuit dehors ?)
  • Le dépôt maintenu à proximité des constructions de Haute Boulogne est une source potentielle d’insécurité : risque majeur d’explosion.
  • Le pipeline est susceptible de vieillissement ou d’avaries : or il est beaucoup plus long que le précédent, et court au pied de la citadelle placé dans une tranchée le long du chemin de halage (a-t-on étudié la nature du sol ??).

Les coûts

  • l’Anatife (2007) est en bout de course (la vie des pétroliers est courte : une quinzaine d’années) des contrôles annuels très lourds sont nécessaires et son remplacement est à prévoir.
  • L’évolution des besoins en carburants laisse présager une diminution de la consommation. Mais le contrat avec CLT (Anatife) impose un nombre annuel de rotations à prix fixe quelle que soit la quantité transportée. Moins il transporte plus le prix du litre transporté est augmenté (il suffit de faire une division !)
  • Le dépôt de Haute Boulogne coûte beaucoup trop cher, la marge de la CIM trop importante impacte lourdement le prix du litre.
  • Le coût immédiat de l’opération choisie par la présidente : 2,7 M€ à financer, alors que les trois projets par camion citernes coûtent (selon l’option) :

Choix 1 (scénario 3) coût immédiat 180 000 €

Choix 2 (scénario 4) coût immédiat 230 000 €+ 4 000€/an

Choix 3 (scénario 5) coût immédiat 360 000€

Pour conclure

En tout état de cause, les arguments avancés en faveur du choix « 2a » « sans baisse du prix à la pompe » – dont les inconvénients sont évidents – étant fort discutables, il est impératif que le public connaisse les raisons précises et détaillées de ce choix.

Si rien ne change, et à cause de cette décision prise dans des conditions qu’il est difficile de qualifier de transparentes et démocratiques, les Bellilois repartent pour 20 ou 30 ans avec un carburant hors de prix.

et retour en 2007 : « Le plein au prix du homard. Pédalez smicards ! » 

Association Gerveur da Viken- RITM

Plus de précisions et photos sur le site https://gerveur-da-viken.pagesperso-orange.fr